Préparation à l’accouchement

Se préparer à l’accouchement en comprenant l’origine de la peur. 

Comprendre la peur : une préparation à l’accouchement : De nombreuses personnes sont choquées lorsqu’elles entendent une future mère demander d’emblée une césarienne sans aucune autre alternative, ou tout simplement souhaiter une péridurale sans prendre le temps d’appréhender le travail qui se déclenche, avec le début des contractions. Derrière ces demandes intempestives de césarienne, de péridurale ne se cacherait-elle pas simplement « la peur ».

Qu’est-ce que la peur ?

lien affectifChacun peut être confronté à la peur dans des situations diverses. Par exemple une personne peut avoir la phobie des serpents et le simple fait d’en voir un, génère chez elle une peur, voire une véritable crise d’hystérie. Pour certaines femmes, l’acte de l’accouchement peut être perçu de la même façon, avec la même intensité de peur. Socialement, acceptons-nous plus facilement la peur des serpents plutôt que la peur de l’accouchement ?

La plupart des femmes, dans leur préparation à l’accouchement, elles arrivent à s’y faire à l’idée.. Par contre, certaines préféreront adopter, ou ne jamais avoir d’enfant, de peur de vivre cette expérience.
Le choix de la césarienne, ou de la péridurale, devient parfois la seule façon pour ces futures mamans d’apprivoiser l’idée de donner la vie.

D’où vient-elle ?

La peur est quelque chose d’irrationnel que l’on ne peut raisonner ni contrôler. Lorsqu’elle se manifeste, nous sécrétons un taux d’adrénaline – principale hormone générée par la peur – supérieur à la normale, notre corps réagit, il est tout sauf détendu. Tout est hors de contrôle. Le mental est impuissant face à une situation de peur.

Concernant la naissance, les peurs peuvent avoir différentes origines. Suite à mon expérience, ayant accompagné plus de 700 couples dans la préparation à la naissance par l’autohypnose, j’ai divisé l’origine de ces peurs en quatre :

  • L’inconscient collectif
  • Sa propre expérience d’accouchement
  • Une situation extérieure qui réveille une ancienne émotion
  • Une situation extérieure stressante

 

L’inconscient collectif

générationSouvent, l’entourage ne facilite malheureusement pas la tâche en étant partie prenante de l’inconscient collectif, générateur d’angoisses.

En effet, si une mère, raconte à sa fille, voir même à sa fille en jeune âge, qu’elle a mis 24 heures à accoucher, que c’était la pire douleur interminable de sa vie et que c’était pareil pour sa propre mère, etc. de tels propos ne peuvent qu’inquiéter la future maman qui se met, elle aussi, à redouter l’instant de l’accouchement en faisant siennes les peurs passées de sa mère et de sa grand-mère.

Si en plus les tantes, les amies, se mettent de la partie cela ne va pas aider la future maman à envisager l’accouchement sereinement ! Il est fort possible que le cerveau enregistre cette information et construise sa propre réalité autour de ces peurs véhiculées par d’autres.

Sans compter les personnes étrangères qui dès qu’elle voit une femme enceinte, se permettent sans aucun discernement parfois, de raconter la pire histoire … Que fait le cerveau ? Il prend toutes les pires histoires et en fait une seule, son histoire.
De plus, n’est-il pas inscrit dans la Bible : « tu enfanteras dans la douleur ». Cette phrase qui nous poursuit depuis des générations et des générations, ne peut que nous conforter dans l’idée qu’accoucher est douloureux.

Car ne l’oublions pas : la douleur n’est qu’une projection dans le futur d’une peur du passé !

La perception de la naissance suivant les cultures

couple D’autres cultures ont cependant une vision bien différente sur la naissance. Deux infirmières m’ont parlé de leur expérience dans le Grand Nord durant 10 ans dans les années 1975. Elles ont vu comment ces femmes accouchaient. En méditation, assises en position de lotus, tout en récitant un mantra, elles se préparaient à l’arrivée du bébé et le moment venu s’accroupissaient pour la naissance de l’enfant

Après avoir assisté à ces accouchements pendant 10 ans, une fois de retour au Québec, ces deux personnes ont donné naissance à leur enfant dans les mêmes conditions. Leur cerveau avait reçu un tout autre message relatif à l’accouchement que celui intégré généralement par les femmes Québécoises, et a pu se construire une autre réalité.

Si vous le désirez, visionnez des naissances vécues dans d’autres cultures, afin de fournir une autre image à votre cerveau. Ceci, permettant de réaliser qu’il est possible de donner la vie différemment qu’avec nos habitudes, que ce à quoi nous sommes habitués.

Quand l’accouchement est perçu comme un plaisir

Une de mes clientes, m’a confié que sa mère lui a toujours dit que l’accouchement ressemblait à un orgasme. Donc pour elle l’accouchement était automatiquement associé à un orgasme, rien de douloureux au contraire.

Loving couple in the park. Vintage retro style with light leaksPlusieurs années plus tard, elle accompagna une de ses amies pour l’accouchement. Sa réflexion fut la suivante : « finalement, ça peut être douloureux d’accoucher ». Pour elle, avant cette expérience, son cerveau réagissait ainsi : accouchement = orgasme = plaisir. Difficile à croire mais ce fut SA réalité. En donnant naissance, s’il n’y a pas d’adrénaline, le corps sécrète les mêmes hormones quand faisant l’amour.

Sa propre expérience d’accouchement

Un autre exemple significatif me fait penser à une de mes clientes qui a attendu 5 ans avant de se décider à avoir un autre enfant. Elle le désirait depuis quelques années, mais l’idée de revivre un autre accouchement était pour elle un cauchemar. Pourtant son dossier médical était parfait, aucune complication, aucun risque.

Pour elle ce fut le traumatisme total lors de ce premier accouchement, elle a eu très peur de mourir, a paniqué, intérieurement incapable de se raisonner et de se contrôler. Tout est resté gravé en elle. Même si de l’extérieur, tout était normal.

Lorsqu’elle a pris la décision d’enfanter à nouveau, plus les semaines passaient et plus elle paniquait. Lors de notre première rencontre de préparation à la naissance par l’autohypnose, sa peur était évaluée à 12/10, puis tranquillement, cours après cours, la panique a diminué, le calme s’est installé et finalement, elle avait presque hâte de donner naissance à son bébé, ayant abaissé son niveau d’appréhension à 2/10. Son conjoint, présent tout au long de la formation, avait de la difficulté à le croire. Mission accomplie elle a donné naissance en toute sérénité. Comment est-ce possible ? En travaillant sur l’origine de la peur. En cherchant à relativiser la peur afin de pouvoir mieux l’apprivoiser.

Une situation extérieure qui réveille une ancienne émotion

Une ancienne peur, sans relation avec un accouchement, peut être réactivée lors de la naissance.

Young female having nerve pain. Chronical kidneys  disease.Je pense à Nadine, qui a l’âge de 20 ans, a eu un accident de voiture lors d’un voyage au Pérou. Elle s’est retrouvée seule, hospitalisée, ne sachant pas si elle allait pouvoir marcher à nouveau, tout en souffrant d’une intense douleur dans le dos.

Lors du processus de la naissance, après plusieurs heures de contractions, elle va sous la douche. C’est alors qu’un faux mouvement lui déclenche une forte douleur dans le dos, identique à celle qu’elle a connue durant son hospitalisation au Pérou. Instantanément, la peur est déclenchée, l’adrénaline apparaît, 20 minutes plus tard, elle réclame la péridurale. Cette mémoire de l’accident et du traumatisme qui s’en est suivi, venait d’être réactivée.

Josée

Nurse Assisting Pregnant Woman Sitting On Pilate BallJe pense également à Josée, qui contrôle ses contractions depuis des heures, assise sur le ballon à côté du lit, son visage est très détendu et serein. C’est alors qu’on lui demande de changer de position pour vérifier le rythme cardiaque du bébé.

Au bout d’une heure, elle souhaite reprendre sa position initiale mais malheureusement il est impossible de suivre le rythme cardiaque du bébé dans une autre position que celle où elle est allongée sur le dos.

La maîtrise de son corps qu’elle contrôlait parfaitement auparavant, disparaît et fait place à un sentiment de peur et d’angoisse, elle se sent prisonnière dans cette position, qui génère chez elle de l’adrénaline et la pousse à demander une péridurale.

Diane

Diane arrive à l’hôpital, le travail ayant déjà débuté depuis une heure. Elle vient se faire examiner en pensant retourner quelques heures chez elle avant de devenir maman, car elle ne ressent pratiquement rien, c’est juste le début du travail.

À l’issue de son examen, elle apprend que son col est dilaté à 6 cm. Réalisant brusquement qu’elle va devenir maman sous peu et qu’elle ne pouvait retourner chez elle comme elle le pensait, un sentiment de panique s’installa, et en l’espace d’une contraction, l’adrénaline fit apparaître la douleur. Encore une fois, la peur fit son œuvre.

Une situation extérieure stressante

Par exemple si le rythme cardiaque du bébé décélère, ce qui se produit parfois, la maman imagine que son bébé n’a plus suffisamment d’oxygène et qu’il est en détresse, alors que pour le personnel hospitalier, tout se passe normalement. Si l’on explique à la maman que tout va bien, qu’il arrive parfois que le cœur décélère et qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer, elle est tranquillisée.

Par contre, si personne ne s’en rend compte et qu’elle garde cela pour elle, le mécanisme de la peur fera probablement encore son œuvre.

La peur est irrationnelle

L’inconscient collectif, sa propre expérience, une ancienne émotion, un événement, peuvent déclencher la peur qui prend alors le contrôle ; le mental n’étant plus à même de raisonner et de rationaliser la situation, ôtant à la future maman tout pouvoir.

La femme a besoin d’être dans un espace de totale sécurité pour donner naissance, de se sentir rassurée, accompagnée et pour cela, de mettre toute peur de côté.

Comment arriver à mettre toute peur de côté ? Si votre peur ressemble plus à un traumatisme, il est bon d’aller consulter avant la naissance pour bien identifier et libérer autant que possible cette peur. Si votre peur est « normal », c’est-à-dire qu’elle ne vous fige pas mais vous sentez un stress à l’idée d’accoucher, il est possible de vous préparer à la naissance de votre bébé par la relaxation et la visualisation pour entrer en onde alpha et de laisser aller votre corps à faire ce qu’il sait faire : donner naissance.

Sylvie Guilbault
Fondatrice de Douce-naissance.
Préparation à l’accouchement par l’autohypnose (sophrologie) 
info@douce-naissance.com
www.douce-naissance.com